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CONTORSION DU CORPS : ESPRIT LÉGER

Dernière mise à jour : 13 févr.

Article du Magazine Paulette

PAR ALEXANDRA DUMONT

Interview Nadège Paineau

ILLUSTRATION SIMPACID

la contorsion

La contorsion est à l’origine une discipline artistique réservée aux circassien.ne.s. C’est devenu une pratique individuelle motivée par une quête de bien-être, dans une approche comparable au yoga ou à la méditation. Les figures sont exigeantes et mettent le corps à rude épreuve : les pieds sur la tête, le grand écart, la tête sur les fessiers, des cambrés, des torsions et des équilibres sur les avant-bras, les mains, ou le menton. Nadège Paineau, ex-contorsionniste de haut niveau, à l’Opéra de Paris notamment, nous partage sa vision d’une pratique décloisonnée, thérapeutique, à partir des mots que lui inspire chaque lettre du terme « contorsion ».


C comme conscience corporelle

La contorsion est une opportunité fine et ravissante d’accéder à une forme de conscience corporelle en plusieurs étapes. Il faut d’abord assouplir le corps, les muscles, les tendons. Ça suppose un temps long de préparation. Puis, on finit par lâcher prise. On se libère de toutes formes de pensée pour aller à l’essentiel de nous-même.


O comme ouverture

En contorsion, on ne transpire pas forcément, mais on peut ressentir un dégagement de chaleur. Le corps est comme une usine à gaz. La circulation des gaz à travers la lymphe, le sang, le système nerveux, provoque une réaction proche de l’électromagnétisme. Les articulations se dégagent et libèrent tout ce qui serait stocké là : les toxiques, les mémoires anciennes. On peut avoir un éclair de conscience et l’impression de se diffuser, comme si notre corps devenait plus ample. C’est ce que j’appelle fondre dans l’espace.


N comme neurosciences

L’ouverture de conscience correspond à la dilatation de l’hypophyse et de l’épiphyse, derrière le troisième œil, proches du système nerveux central, qui va alors s’actionner et s’apaiser jusqu’à nous faire entrer dans un état sophronique, rencontré juste avant le sommeil.


T comme transformation

En contorsion, il y a une transformation de l’être vers sa propre vérité, doublée d’une transformation physique : le corps va s’allonger, s’affiner. Un.e pratiquant.e de contorsion de haut niveau va gagner jusqu’à six centimètres en taille, et quand iel s’arrête, iel en perd également.


O comme objectif

Chacun.e doit s’approprier son objectif, que ce soit le grand écart ou les pieds sur la tête. Mais le cheminement est tellement important pour y accéder qu’il est souvent plus passionnant que l’objectif lui-même ! La contorsion n’est plus uniquement une discipline de cirque destinée à faire plaisir au public. Aujourd’hui, on est en quête d’un plaisir plus personnel. Beaucoup d’apprenti.e.s contorsionnistes aiment se sentir léger.e.s.


R comme rééquilibre

Petit à petit, on arrive à créer un équilibre corps-esprit. On obtient alors une espèce de satisfaction intérieure, et donc une ouverture du cœur. En se sentant mieux, on va plus volontiers s’aimer, dans une forme de vérité, personnelle, individuelle. Et ce sera de fait beaucoup plus évident d’aimer l’autre. Le rééquilibre se situe là.


S comme souplesse

On peut tous.tes accéder à notre assouplissement. Mais les personnes qui ont les os plus ronds auront plus de facilité que celles qui ont les os plus pointus. Les contorsionnistes qui pratiquent depuis toujours n’ont pas d’arthrose, à condition que ce soit une pratique respectueuse du corps, non forcée, avec un objectif qui ne dépasse pas le potentiel physique ou la limite qu’on s’est fixée.


I comme Invention

À travers des prises de conscience, la découverte d’un nouveau corps, plus aisé, on doit s’inventer autrement et recomposer notre vie avec l’envie d’être plus léger.e, plus souple dans l’existence, plus tolérant.e avec nous-même et avec les autres.


O comme Osmose

En contorsion, on travaille le corps et on diffuse une chaleur vers l’extérieur, puis cette forme distillée revient vers la matière corporelle pour l’alléger. L’osmose, c’est l’accès à une forme de complétude entre le corps et ce que certain.e.s appellent l’aura, l’énergie : une parfaite combinaison des deux.


N comme Nouveauté

Nouveauté, parce quand on se contorsionne, on se découvre, on découvre l’autre, le monde, avec un nouveau regard.




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